Le lieu de travail : L'organisation au bureau
Nous, utilisateurs de cathéters, aimons la routine. La plupart des emplois de 9 h 00 à 17 h 00 aiment aussi la routine. Ça devrait donc être la combinaison idéale, non ?
Et pourtant, nous savons qu’il n’en est rien. Faire cohabiter deux routines ne va pas de soi – en fait, elles peuvent se chevaucher, se contredire et se cogner l’une contre l’autre comme deux patineurs artistiques évoluant sur la même patinoire. Certaines activités nécessitent un peu plus de soin et de temps pour s’accorder.
Imaginons que vous démarriez un nouveau travail de bureau. Il y a tous ces rituels de la première semaine.
Trouver où et comment faire du café. Localiser les toilettes. Découvrir la routine concernant la vaisselle, le fonctionnement du Wi-Fi et le coin repas. Mais principalement, l’organisation au bureau dépend des personnes – et ce n’est pas toujours facile de savoir qui fait quoi. Comme nous l’avons vu dans les articles sur l’amitié/la vie sociale, les utilisateurs de sondes sont assez prudents lorsqu’il s’agit de parler de leur état de santé et de donner des détails.
L’information est un pouvoir et personne ne doit détenir ce pouvoir sur vous. Dans un monde idéal, il serait plus facile d’être franc avec tout le monde (même si vous en devenez très vulnérable) ou avec personne (quitte à s’isoler). Alors au lieu de cela, nous adoptons une position intermédiaire, en sélectionnant et en choisissant.
Il peut être plus délicat de choisir vos confidents parmi vos collègues que parmi vos amis. Il vous faudra donc tout d’abord déterminer à qui vous pouvez vous ouvrir.
D’après ma seule expérience (et je ne travaille pas de 9 h 00 à 17 h 00), il peut être utile d’expliquer la situation à votre patron et peut-être à votre supérieur hiérarchique immédiat. Ils sont tenus à la discrétion, et certains peuvent être très compréhensifs sur ces sujets – il vaut mieux les en informer. De cette manière, ils savent que vous n’essayez pas de vous soustraire à vos obligations si vous passez plus de temps aux toilettes que la plupart des autres employés. Dans mon métier d’auteur pour la télévision, la plupart du temps, je ne ressens pas le besoin de le dire à mes patrons producteurs, parce qu’ils ne sont généralement pas dans le même bureau, et je travaille plutôt comme un indépendant. Mais dans certains de mes emplois, je partageais des bureaux, donc bien sûr, j’en ai parlé à mes patrons ou co-auteurs. Ils n’ont pas besoin de connaître tous les détails (et d’ailleurs, ils ne veulent pas savoir précisément – en fait je n’ai jamais vu les gens changer de sujet aussi rapidement), donc une phrase du genre « Au fait, j’ai une vessie bizarre – c’est un truc que j’aurai à vie, une malformation de naissance… Donc, quand je passe du temps aux toilettes, je n’essaie pas de resquiller… » fait en général l’affaire. La plupart des gens disent qu’ils n’avaient pas remarqué que j’étais parti longtemps aux toilettes - ils étaient probablement contents d’avoir l’occasion de jeter un œil à leurs e-mails au milieu de la réunion.
N’oubliez pas : vous avez des droits sur votre lieu de travail, et cela inclut la prise en compte des soins médicaux. Et il n’y a pas de culpabilité à avoir ; je trouve que je passe beaucoup moins de temps aux toilettes que mes collègues n’en prennent pour leurs pauses-cigarettes et autres. Si vous êtes un utilisateur de sonde ET fumeur ET buveur de thé compulsif alors… eh bien, il faut peut-être combiner deux de ces activités ? (Je ne préconise pas du tout de fumer dans les toilettes. Ce serait franchement bizarre. Mais une tasse de thé aux toilettes ? Pourquoi pas. Trop classe.)
Les opinions exprimées ici sont de nature personnelle et anecdotique et ne doivent en aucun cas remplacer l’avis médical d’un professionnel. En cas de questions, vous devriez toujours consulter votre médecin ou votre infirmier(ère).